Extrait du journal

Nos partis politiques français sont, en effet, de vieux partis que toute nouveauté alarme. Malgré l'afflux des jeunes générations qui aurait dû. au cours des dernières années, les transformer d'autant plus profondément que la révolution de la guerre n'a pas seulement atteint la vie économique du pays, mais aussi sa vie spirituelle et morale, ces partis sont demeurés, à peu de chose près, ce qu'ils étaient avant la grande tourmente. Les cadres sont les mêmes; les chefs portent, pour la plupart, des noms qui évoquent un passé déjà lointain. Enfermés dans ces cadres, commandés par ces chefs, les jeunes recrues paraissent hors d'état de changer l'esprit et de renouveler l'atmosphère des partis où elles s'embrigadent. Peu à peu, elles s'accoutument à leurs préjugés, à leurs passions, à leur discipline étroite, à leurs horizons bornés. En voulez-vous un exemple ?. Prenez celui des c jeunes radicaux Il y a quelques années, on avait espéré, à suivre leurs manifestations et leurs écrits, souvent si sympathiques, d'un accent si neuf et d'une allure si indépendante, que ces « moins de trente ans » seraient un jour, dans la politique française, un ferment de rénovation. Voyez-les, maintenant, s'accrochant aux basques de M. Daladier et de M. Herriot Et écoutezles psalmodier, dans le Temple de la rue de Valois, les mêmes cantiques et les mêmes antiennes qu'on y chantait au temps du père 1 A A npinp 1a miisioue a-t-...