Extrait du journal

C'est vraiment dommage que la réélection de M. Albert Lebrun n'ait pas été, pour l'Assemblée Nationale, l'occasion de réaliser cette unanimité française si nécessaire, tant désirée, dont tout le monde se déclare partisan, mais à laquelle, en réalité, trop de gens refusent encore leur concours. Si le Congrès avait renouvelé les pouvoirs du Président de la République par un vote unanime ou quasi unanime, le pays se fût senti encouragé dans son effort et affermi dans sa confiance. Bien plus, le rapprochement des partis en un tel jour n'aurait pas été sans avoir d'heureux lendemains. Sur le nom de M. Albert Lebrun, nous pouvions sceller un pacte de paix intérieure. Et la paix extérieure y aurait considérablement gagné, car l'impression produite à l'étranger nous eût été des plus favorables. On aurait compris qu'il y avait chez nous quelque chose de changé, puisque tous, oubliant nos rivalités et nos divisions, nous parvenions à nous mettre d'accord en une conjoncture de cette importance. Malheureusement, par suite de diverses circonstances, et pour des raisons absolument indépendantes de la volonté de M. Lebrun, le scrutin a revêtu le caractère d'une bataille politique....