Extrait du journal

Tant de misères et tant de ruines avaient été accumulées dans le monde de 1914 à 1918 qu'on pouvait croire qu'après une pareille épreuve c'en serait fini de la violence, sinon pour toujours, tout au moins pour longtemps. Et, de fait, au lendemain de la guerre, dans l'horreur du cauchemar qu'ils venaient de vivre, les peuples tentèrent d'organiser leurs relations sur les seules bases du droit. De là était née la Société des Nations, au sein de laquelle la France multiplia les efforts pour faire prévaloir la conciliation et l'arbitrage entre les Etats, non d'ailleurs sans consentir à cette œuvre généreuse les sac-ifices les plus substantiels. Aussi quelle tristesse est la nôtre de voir qu'aujourd'hui, malgré l'effroyable leçon d'il y a vingt ans, l'humanité est plus que jamais courbée sous le règr.e de la force Dans tous les domaines, sur le plan- social comme sur le plan international, c'est à la raison du plus fort qu'on fait appel pour imposer sa volonté. Les règles les plus élémentaires du droit des gens et du droit privé sont méconnues ou violées. Les traités, les pactes, les conventions sont considérés comme chiffons de papier. Partout, la loi est bafouée....