Extrait du journal

La jeune France est partie sac au dos, l'espérance au coeur. Il reste, dans notre Ouest. ceux qui ne peuvent pas servir au feu les vieillards, les femmes, les invalides, les enfants. Il reste de nombreux chefs de famille que la sollicitude du pouvoir a maintenus che2 eux pour préparer aux tâches de demain ceux qui seront chargés de reconstruire, de recoudre, de transformer ou de stabiliser la Patrie, ses moeurs et ses institutions. Leur première tâche ? Penser aux autres. C'est-â-dire penser que leurs sacrifices du moment quelque tragiques qu'ils puissent être parfois. sont moins durs que tant d'autres sacrifices. 'Penser que les ennuis quotidiens doivent être acceptés sans rancoeur. avec enthousiasme. Penser, en un mot, que la guerre est une grande pénitence pour tous, qu'il faut subir, au garde-à-vous. sans sourciller, cette pénitence faite d'un amas de difficultés, d'inquiétudes, de tristesses et de privations, et qu'après tout, on n'aura pas, avec ça, égalé dans l'ensemble des renoncements l'effort infini de ceux qui veillent, peinent et meurent sous les armes....