Extrait du journal

Aussi bien, M. Léon Blum ne s'y est pas trompé. En établissant son, plan de redressement financier, il E «'est beaucoup moins préoccupé d'apporter au mal qui nous ronge des remèdes pratiques, efficaces, que de découvrir un moyen de dégager sa responsabilité et celle t de son parti. Les solutions qu'il a c proposées ont été conçues pour l'usage externe, c'est-à-dire en vue de la propagande électorale, et les E socialistes pourront d'autant mieux en vanter le mérite qu'elles n'auront pas .été appliquées. C'est dans ce sens que M. Pietri a pu dire au 1 président du Conseil c Votre har diesse s'est accrue dans la meswe où votre chance parlementaire Au fond, M. Léon Blum ne nous r a. pas présenté un programme de gouvernement. Il nous a fait con- c naître ses dispositions testamentaires. N'ayant aucune illusion sur q la fin prochaine de son ministère, il a voulu, avant de disparaître, préparer la campagne par laquelle, le jour venu, les socialistes essayeront d'expliquer leur échec devant l'opinion publique St le parti radical nous avait sutvi avec dise cipline, diront-ils, si le Sénat ne c s'était pas mis en travers de notre « route, nous aurions rétabli la sic tuation, nous aurions latt une politique audacieuse et démocrac tique. nous aurions institué l'im« pot sur le capital, nous aurions = « fait payer les riches, nous aurions c jugulé la spéculation en contrôc lant le marché des devises, nous c aurions trouvé de l'argent pour « donner aux vieux travailleurs une c retraite, aus agriculteurs des alloc cations familiales, etc., etc. Et de nouveaux slogans illustreront les panneaux électoraux dans une conjoncture aussi grave, le président du Conseil n'ait eu dans l'esprit qu'une opération aussi strictement partisane. Ses projets, il le sait, relèvent de l'illusion pure. Il ressort, à l'évidence, de la discussion technique qui s'est instaurée à la Chambre que les ressources escomptées par le gouvernement ne pouvaient provenir que d'une colossale inflation de plus de 40 milliards. D'autre part, le prélèvement sur le capital, qui eût pesé tout spécialement sur les populations rurales, aurait achevé de ruiner notre économie. Sans doute, d'habiles marchands de biens n'auraient pas manqué de réaliser des opérations fructueuses, mais les propriétaires terriens, qui constituent l'un des éléments les plus précieux de la stabilité nationale, se seraient vu peu à peu dépossédés. Enfin. l'amorce de contrôle des changes ouvrait une voie périlleuse à l'autarcie et nous entraînait vers la dictature,...