Extrait du journal

Le manédial Foc.h a été reçu triomphalment à New-York. Le peuple américain s'apprête à fêter M. Briand. Ce serait pourtant une erreur de croire que le sentiment jouera un grand rôle dans la Conférence de Washington. Ce qui prédominera ohez les Japonais, chez ;es Anglo-Saxons d'Europe et d'Amérique, ce sera le sens pratique habilement éduqué. Nous allons avoir affaire à des réalistes un peu brutaux peut-être, des hommes de sens rassis, bien résolus à discuter sur terre sans tenter d'escalader le ciel. Osons le dire l'intérêt de la France requiert nos représentants Washington de violenter notre nature, tout au moins de la contraindre. La propension des Français à s'enflammer pour les Idées nobles et hautes, leur soit d'idéalisme, leur adhésion irréfléchie à de6 projets irréalisables n'ont rien de vil. Il n'y a aucune bassesse à s'enivrer de chimères. Pourtant, à se laisser surprendre, à W ashington encore, par les élans du cœur, les Français risqueraient d'arrêter toute réflexion politique dans l'esprit public et cette constance dans l'erreur généreuse finirait par porter un préjudice sérieux il la nation. La gravité des causas fait un devuir il. M. Briand et à ses collaborateurs d'hésiter, à Washington, au seuil du grand problème des principes et des méthodes. Surtout il leur faut connaître, et pour la connaître, l'étudier, la psychologie des peuples avec lesquels ils s'en vont converser il faut qu'une information sérieuse, réaliste, exclue chez eux les fautes de jugement....