Extrait du journal

A «eux enfin qui doivent passer des douceurs de la prévention à l'austérité de la prison proprement dite, une autre loi, celle de i£85, offre une dernière ressource. C'est la loi dite de la libération conditionnelle, inspirée, comme celle de 1892. comme la loi Bérenjrer, de la pensée la plus généreuse, elle dispose qu'après avoir accompli la moitié de sa peine, le condamné pourra bénéficier d'une mesure administrative qui le dispensera de l'autre moitié. Cette faveur. bien entendu, ne saurait être accordé qu'aux prisonniers dont la conduite n'aura mérité aucun reproche. Et la loi de 1885 avait pris soin de dire, dans son article 6, qu un réglement d'administration publique déterminerait « la for« me des permis de libération, les cona ditions auxquelles ils peuvent être a soumis, et le mode de surveillance spéciale des libérés conditionnels En 1908, ce réglement est toujours à faire. Mais 1 administration n'a pas attendu qu'il fût fait pour appliquer largement la libération conditionnelle. C'est devenu une règle à peu près uniforme que tout condamné peut être libéré à la moitié de sa peme. Ce qui était une faveur est devenu une sorte de droit le malfaiteur a comme le droit de ne subir que la moitié de sa condamnation. Ainsi, quand le tribunal lui a donné deux ans de prison, il ne fera qu'un an et sur cette année, comme l'affaire est assez grave, il sera bien maladroit si, avec un peu de procédure, il ne se maintient pas cinq ou six mois en détention- préventive. En fin de compte, il réduira ses deux ans à six au sept mois de prison effective. M. Chastenet a grandement raison de dénoncer ces pratiques. Il est de toute évidence que trois lois excellentes ont été ainsi détournées de leur objfct véritable. Destinées à relever ceux des criminels qui manifestaient leur repentir et leur désir de s'amender, elles ont été appliquées de telle manière qu'elles assurent à tous les criminels la répression la nlus insignifiante au'ils nuis-...