Extrait du journal

Quand la guerre éclata, l'on se demanda s'il ne faudrait pas évacuer le Maroc. Le général Lyautey s'y refusa énergiquement. Il décida de ne pas céder un kilomètre de terrain et, froidement, méthodiquement, il continua d'accomplir la tâche militaire et économique qu'il avait assumée. M. Herriot rappelle cet acte d'audace et résume ainsi les résultats acquis Le Maroc a fourni à la France des troupes admtrables dont le général en chef a pu faire l'éloge à maintes reprises. Los tribus qui nous combattaient en 1912, ont offert à leur nouvelle patrie des milliers do' soldats. Ix> Maroc est tranquille. Le Maroc est prospère. Les exportations qui sont de 8.157000 francs pour le premier semestre 1914, dépassent 12 millions pour le premier semestre 1915. Est-ce là de l'organisation ? A la veille du jour où notre jeune protectorat s'apprête il célébrer l'ouverturc du grand marché de Fez, la France n'a-t-elle las le droit de s'enorgueilli et de jeter à la face de ses ennemis cet exemple de sa puissance créat.rice ? » Mon intention n'est pas de refaire après M. Herriot l'exposé des obstacle qu'il a fallu surmonter et des efforts qu'il a fallu fournir pour en arriver là. Ce qui m'intéresse, pour l'instant, dans les constatations et les réflexions de cet homme politique, qui est en même temps un administrateur très remarquable, c'est la leçon qui s'en dégage. Et tout d'abord, M. Herriot oppose avec raison les résultats féconds de l'esprit d'initiative aux résultats médiocres de nos « lourdes traditions ». Mais une chose me frappe, à savoir qu'ayant à nous proposer des types représentatifs de cet esprit de hardiesse et de décision, les trois hommes qu'il cite sont trois militaires Kitchener, Galliéni et Lyautey. Toute une école, avant la guerre, et tout un parti propageaient cette idée que l'esprit militaire, parce qu'il se forme dans la discipline et le respect de l'autorité, est exclusif des conceptions larges et des projets audacieux. Remercions M. Herriot d'avoir osé dire que cette erreur est réfutée par les faits....