Extrait du journal

D'abord on s'amuse du mot. La blague parisienne trouvait d'une drôlerie pittoresque cette appellation de « citoyen Browning » indistinctement appliquée à toute espèce de revolvers ou de pistolets automatiques. Entendait-on une détonation au détour d'une rue, on riait, en disant. Tiens, Browning 1 Maintenant que les détonations deviennent trop beaucoup trop fréquentes, on commence à ne plus rire, à avoir peur, à s'indigner. On demande des mesures contre la liberté excessive laissée à tout venant de « canarder » son semblable. La chronique quotidienne démontre, en effet, avec une singulière éloquence, qu'il est grand temps, sinon de mettre fin entreprise chimérique aux exploits du bruyant CI citoyen p, du moins d'essayer de les raréfier. Pendant les trente et un jours du mois de juillet dernier, on compte rien que pour Paris et la banlieue cinquantesix drames du revolver. Dix d'entre eux firent des morts. En août, même abondance de biens pour les amateurs d'é motions fortes....