Extrait du journal

la famille française, rendre la vertu aimable et pathétique, faire vivre devant nous des âmes nobles, et le peintre de mœurs qui ne s'est coucié que de la vérité de ses peintures et de leurs agréments périlleux. Un nouveau roman de M. Marcel Prévost vient de voir le jour, dans lequel l'auteur s'est visiblement appliqué à lutter sur leur propre terrain avec ses jeunes rivaux de gloire, II prétend montrer à M. Mauriac et à NI. Pierre Renoit qu'il est encore comme l'on dit a présent un peu là L'intrigue de son roman, le caractère de son héroïne principale, le décor et le costume sont tnut à fait dans la manière de l'auteur de « Kœr.igsmarck a, L'atmosphère de mysticisme sensuel et trouble est celle même dont M. Mauriac ne parvient pas à se dégager Mais, comme il arrive, M. Prévost a un peu forcé le ton. Et il y a dans son roman certaines outrances, certaines inconvenances 'et fautes de goût que jf signalerai tout à l'henre et que fc. Mauriac n'eût pas commises. La femme d'un certain grand-duc, écœurée des sévices impurs que lui fit subir son mari, se réfugie dans un couvent. On la confie aux soins d'une novice dont la piété, la charité lumineuse, l'intelligence des choses de l'âme donnent les plus belles espérances. La grande dame prend pour confidente la petite sœur et, à son insu, lui communique son amour. On appr&nd un jour que le prince Paul, assassiné par une maîtresse, va mourir. La petite novice, qui croit suivre une inspiration héroïque, part pour Fauter l'âme de ce don Juan mode 1', ne. C'est l'histoire d'Eloa, transposé pour cinéma. Et elle ne craint pas, pour acheter cette âme, de la payer du prix de sa vertu. La légende d'une sainte d'Egypte je crois raconte quelque chose d'analogue....