Extrait du journal

Au premier abord, ce qui saute aux yeux, ce sont les objections que soulève un pareil programme et les obstacles auxquels il va nécessairement se heurter. Pourtant, nous estimons que M. Briand a été bien inspiré en livrant cette idée aux disputes des hommes. Il y a, de ce côté, quelque chose à faire. I1 n'est pas écrit aux livres éternels que l'Europe, cette péninsule de l'Asie, devra toujours rester émiettée en une foule d'Etats grands, moyens ou petits, coupée de barrières sans nombre, hérissée de tarifs divers. Seulement, quand on cherche -à serrer de près un tel programme et à le définir, on se perd en d'inextricables difficultés et on se heurte à de terribles dangers. Regardons autour de nous. Posons d'abord un axiome. Une fédération européenne sera continentale ou elle ne sera pas. L'Empire britannique est lui-même une fédération d'Etats indépendants. S'il est introduit dans une fédération européenne, 11 le sera avec ses Dominions et dès lors. Il représentera une puissance économique telle que, si les barrières douanières s'abaissent, c'est lui surtout qui en profitera. Et si l'on parle d'introduire dans la fédération européenne les Iles Britanniques sans les Dominions. on essuiera un refus. L'Angleterre tient avant tout à l'amitié des Etats-Unis. qu'elle poursuit sans relâche et d'ailleurs sans succès, et à son union avec ses Dominions. Ben Tillett, au congrès des TradeUnions, déclarait récemment que la politique des associations syndicales ne serait plus nationale, mais impériale, c'est-à-dire qu'elle visera à former avec les Dominions une unité économique et douanière en même temps que Politique....