Extrait du journal

Il n'est pas de miracle que le Génie Français ne produise lorsque l'indépendance du pays est menacée. Témoin, leanne d'Arc, à l'heure la plus sombre de notre histoire, quand un roi anglais régnait en même temps à Londres et à Paris. Ce n'était pas seulement la défaite: ce n'était pas seulement la guerre civile. C'était l'âme même de la patrie en dissolution car la France se demandait où reposait cette conscience nationale indispensable à sa survivance morale. Mais sous la couche de glace où les croyances s'étaient figées, où les coeurs s'étaient congelés, les contemporains de la Vierge Lorraine ont retrouvé le courant de l'amour du pays, ce libre courant qui coulait, continu, depuis des siècles. La libération de la France sous Charles V1I a eu le caractère très net d'un redressement collectif, qui lui confrère la dignité d'un redressement nationale, parce qu'elle a été l'oeuvre, non pas de chefs habiles et heureux, mais d'un peuple qui répondait à l'appel de sa propre conscience. Au XV* siècle, une fois de plus, la France s'est dressée pour la sauvegarde de son indépendance et n'a reculé devant aucun sacrifice pour assurer son salut. En août 1636, quand la foudroyante nouvelle de la prise de Corbie, qui ouvrait* aux Impériaux les chemins de la Capitale, fit craindre aux Parisiens une invasion qui eût pu être mortelle au peuple et à l'Etat, ce fut le concours volontaire des ville» et du plat paya qui permit à Louis XIII et à Richelieu d'écarter le danger. Faut-il plus près de nous rappeler Valmy et les Volontaires de l'an II ? Faut-il rappeler l'Union Sacrée de 1914 et la victoire de la Marne ?...