Extrait du journal

S'il était possible d'user d'une telle expression en un temps où la tragédie est partout, je dirais volontiers qu'il importe de ne point prendre la chose au tragique; il suffit de la prendre au sérieux. Dans le premier moment, la menace allemande a fait courir, çà et là, un petit frisson d'inquiétude. Puis, l'opinion s'est calméc. La rupture des Etats-Unis avec l'Allemagne faisait, d'ailleurs, diversion. L'on s'est dit qu'en somme, l'insolence le cynisme de notre ennemi ne pouvaient manquer de lui coûter très cher et qu'après quciques semaines difficiles, et même particulièrement douloureuses, si l'on songe aux innocentes victimes des pirates allemands, le prétendu blocus signifié aux puissances par les gens de Berlin n'aurait d'autre résultat durable que d'ameuter contre eux la conscience universelle. Et, pour la suite de la guerre, cette cause morale de l'affaiblissement de l'ennemi, est d'une importance indiscutable....