Extrait du journal

La politique dite « de soutien » de M. Blum et de ses coreligionnaires est bien plutôt, en effet, une politique de domestication de leurs alliés, les radicaux bourgeois. Les socialistes n'ont pas voulu partager avec les radicaux, les responsabilités du pouvoir. Ils ont préféré s'en assurer, pour eux-mêmes et pour leurs idées, les profits et l'influence. Pratiquement, sous la menace de l'extrême-gauche, dont la défection entraînerait immédiatement la chute du Gouvernement et la dissociation du Cartel, les radicaux sont contraints de se plier à la politique des socialistes. Les radicaux règnent, si l'on peut dire, mais ce sont les socialistes qui gouvernent. Assez habilement, d'ailleurs. Ils savent que la France n'est pas mûre pour l'application intégrale de leur doctrine. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il peut être question de décréter purement et simplement l'abolition du droit de propriété, la socialisation de la terre et des instruments de travail. lfais peut-être est-il possible, en attendant le Grand Soir et pour le préparer, d'enserrer la propriété dans un tel réseau de mesures hostiles qu'elle y étouffera et que, peu à peu, elle ne sera plus que l'ombre d'elle-même, une ombre sur laquelle il suffira de souffler pour qu'elle s'évanouisse....