Extrait du journal

Il a été beaucoup question, au Parlement, de notre marine marchande. A la Chambre, comme au Sénat, on s'est évertué à lui venir en aide, aussi bien par le vote de la loi sur l'assurance maritime obligatoire, que par celle du nouveau régime des entrepôts, si connexe à la création des ports francs, que la discussion au sujet de ces ports a pris souvent le pas sur celle des entrepôts euxmême. J'aurai d'ailleurs occasion de revenir sur la création des ports francs. Pour aujourd'hui, je me bornerai à relever une thèse très dangereuse, qui, bien qu'elle n'ait pas été formellement portée à la tribune, y a pourtant été esquissée, après avoir été fréquemment soutenue dans la presse périodique par quelques parlementaires notoires. Il s'agit de la limitation du commerce international à ce qu'il n'y a aucun moyen de se procurer chez nous, de façon à favoriser le développement de la production intérieure, de la poursuite de cet idéal vivre entre nous en nous contentant d'assurer par nous-mêmes la satisfaction de nos besoins....