Extrait du journal

La guerre éclata, les Serbes virent leur pays envahi, leurs armées dispersées. L'heure du désespoir pour eux, enfin, sonna. Le prince régent Alexandre semble avoir été un des premiers à regretter l'encouragement donné aux auteurs du crime qui avaient précipité son pays dans l'abime et l'Europe dans la mêlée. Il avait aussi le sentiment très net de la répugnance qu'éprouvaient certains alliés, probablement les Anglais, à traiter avec un souverain déchu, solidaire d'assassins. En parlant du prince Alexandre, exilé à Corfou. M. Boghitchevitch le peint ainsi « Le coeur plein d'amertume à cause de l'infortune qui s'était abattue sur lui. souverain sans royaume, fugitif et mendiant, obligé de vivre dans le proche entourage d'Apis, de ce même Apis à qui maintenant que les choses avaient pris une mauvaise tournure, on reprochait d'avoir par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand causé tout le malheur, le prince héritier supportait difficilement sa présence et la puissance de sa personnalité »....