Extrait du journal

Ce tour d'amitié que vient d'achever notre ministre des Affaires Etrangères est parti d'excellentes intentions. On a voulu renouer certains contacts et réchauffer des sympathies. On a eu raison. Malheureusement, qui oserait affirmer que les résultats ont tout à fait répondu à notre attente ? Le voyage de M. Delbos a mis en lumière deux faits 1° les peuples polonais, roumain, yougoslave et tchécoslovaque sont animés à l'égard du peuple français d'une amitié réelle, ardente, profonde 21 les dirigeants témoignent d'une indéniable réserve à lier leur action diplomatique à la nôtre. S'il est vrai et il faut s'en réjouir-qu'à Varsovie, à Bucarest, à Belgrade et surtout à Prague, le représentant de la France a reçu un accueil enthousiaste, s'il est vrai que le souvenir de l'indépendance défendue en commun demeure vivant dans les masses populaires, il est également vrai et ceci doit nous faire réfléchir que les conversations entre hommes d'Etat ont souligné (hormis pour la Tchécoslovaquie dont nous restons l'espoir suprême) l'embarras des gouvernements, leurs hésitations, et même leurs réticences, à la perspective de synchroniser davantage leur politique extérieure avec la politique extérieure française. Le changement d'attitude est patent....