Extrait du journal

A la plupart des esprits, l'idée de corporation reste mystérieuse. Pour les uns, ce n'est qu'un mot qui évoque une diminution de la liberté personnelle et l'intervention de l'Etat dans l'activité économique. Pour les autres, c'est une formule commode destinée a masquer la suppression du syndicalisme patronal et ouvrier auquel on substituerait des organisations autoritaires créées et anlmées par le pouvoir central. Le gâchis dans lequel nous vivons présentement n'est pas fait pour aider à débrouiller la question. La multitude de comités, de commissions, de bureaux travers lesquels se débattent producteurs, négociants et consommateurs fait regretter le bon temps d'avant-guerre et il n'est pas rare d'entendre des réflexions comme celle-ci c Si c'est cela ce que vous appelez la corporation, vivement le retour du libéralisme. de ses erreurs et de ses injustices n était, malgré tout, plus vivable que le corporatisme. Un peu de bon sens et de bonne fbl nous invite cependant, pour étudier le problème corporatif, à nous débarrasser des images du présent. La pénurie actuelle oblige l'Etat à intervenir dans la répartition des denrées de consommation et des matières premières nécessaires à l'industrie. L'intervention se fait bien ou se fait mal, elle se fait avec des gens honnêtes ou malhonnêtes, zélés ou paresseux, mais elle n'engage aucune doctrine. Nous ne sommes pas dans un Etat corporatif; nous sommes s'il est permis de s'exprimer ainsi dans un état de fait, innommable et innommé, qui n'est que l'agonie de l'Etat ancien. Nous sommes dans cet état de passage qu'on appelle. dès qu'il atteint son point d'éclatement, un état révolutionnaire. C'est d'ailleurs à tort que l'idée d'Etat corporatif évoque immédiatement des phénomènes économiques ou sociaux. Puisqu'il s'agit de l'Etat, il s'agit de l'organisation de la société tout entière. CENSURER LA SOTTISE que la morale réprouve mats que la loi jusqu'ici tolérait bravo....