Extrait du journal

La nationalisation a paralysé l'industrie et le commerce. Le paysan a cessé de semer le blé. n'étant plus sûr de son droit sur la récolle. Le nivellement forcé de la population a tué l'individualisme et le progrès. L'impression quotidienne de montagnes de büleb de banque, sans aucune garantie et par conséquent sans valeur, amenant un renchérissement fantastique de la vie, a entrainé la ruine définitive. L'ouvrier russe ne travaille plus. Des centaines de milliers de « dictateurs (0 ironie !) sont sans ouvrage et représentent un lourd fardeau pour le budget de l'Etat. La classe ouvrière de la Russie soviétique déserte les villes pour la campagne et pour l'Armée Rouge, où sa vie est assurée jusqu'à un certain point, et où le pillage est devenu un usage légitime. Le régime bolcheviste a miné la base sociale du mouvement ouvrier. Au lieu de la dictature du prolétariat, c'est une dictature sur le prolétariat qu'il a établi. Le gouvernement a déclaré que dans un Etat à régime socialiste, les ouvriers n'ont pas le droit de se mettre en grève, et pour mieux les désarmer, les Soviets ont ordonné la confiscation des fonds de grève constitués par les Syndicats professionnels. Enfin, ayant tout récemment, par -une série de mesures draoonniennes, mâté les révoltes et les protestations des ouvriers, le gouvernement bolcheviste a décrété la journée de travail de douze heures, en invoquant les besoins de défense nationale dans la guerre civile que lui-môme a déchaînée....