Extrait du journal

incite aux fortes lectures, Faute de lectures robustes, a dit Mme de Sévigné, l'esprit a les pales couleura. L'étude du latin, enfin, ne l'oublions pas, est le moyen le plus facile et le plus rapide de posséder la langue française. Or, Il faut savoir le français jusqu'en ses menus détails pour te bien écrire, le bien parler et même le bien comprendre. Le plaidoyer des classiques vit ses conclusions rejetées, leur avertissement ne fut pas compris. Le réformateur d'il y a vingt ans réduisit à rien, ou presque rien, la part des humanités, dans les études secondaires, sous prétexte que les latinistes sont un nonsens dans une société où il n'est besoin que de mécanos et d'industriels. Résultat après sept années d'études, sous le régime actuel, un élève de la section la plus moderne, la section sciences-langues vivantes, sans latin ni grec en sait moins qu'un candidat au brevet supérieur; c'est-à-dire que, dans ce domaine, l'enseignement secondaire est devenu inférieur au primaire. Ainsi le bilan de la réforme de 190? se solde par des pertes fâcheuses pour l'esprit français sans aucun bénéfice d'ordre pratique à mettre en balance. L'opinion enfin I réagit. Nous avons tous, en France, le sentiment instinctif que c'est à notre culture classique que nous devons l'espèce de primauté intellectuelle que nous avons longtemps exercée en Europe comme héritiers de la Grèce et de Rome, et que l'esprit français ne trouve que dans l'humanisme les conditions premières te son élan vers la vérité et vers l'action. Ne craignons pas, en conséquence, d'assouplir la jeunesse française à la gymnastique du latin, dont l'utilité pratique est aujourd'hui reconnue. Réformons les programmes de 1906, si nous voulons qu'il ne se crée chez nous un désordre, au sens propre du mot. terriblement fatal a la recherche scientifique et a l'invention artistique. Vive le latin, langue morte 1 Et quant au grec,. étudies-le. jeunea gens, ne fût-ce que pour vous épargner la disgràce de rester col quand, au hasard de vos lectures, vous rencontrerez, mêle» au texte français, un vers d'Homère ou une citation de Thucydide 1 Et puis ceci dit pour les raffinés elles sont si douces à l'oreille, les résonnances de cette langue que les Dieux parlaient sur l'Olympe 1...