Extrait du journal

Nous saurons demain si la République allemande accepte ou non les conditions de paix qui lui ont été notifiées mardi soir. Si elle les accepte, comme il est probable, nous entrerons dans une phase nouvelle, celle de l'exécution. Nous voulons espérer que les représentants des peuples alliés se montreront plus résolus et plus énergiques pour imposer à l'Allemagne le respect du traité qu'ils ne l'ont été dans les délibérations d'où ce traité est sorti Aussi bien, plus ils témoigneront de leur esprit de décision l'égard du principal adversaire, plus aussi leur tache pacificatrice sera facilitée dans le reste de l'Europe. A cette heure, tout autant que durant la guerre, ce qui Emporte avant tout, c'est de prouver que l'on est fort et que l'on est capable, s'il le faut, d'user de sa force. Notre cause était juste, l«lle a triomphé ne trahissons pas par nos défaillances la victoire de la justice. Cette énergie nous est d'autant plus néicessaire que les conceptions qui ont prévaflu à la Conférence, sont très éloignées des Espérances que nous formions quand l'Allemagne vaincue capitula. Je ne reviendrai p&s sur les clauses du traité. Nous avons ,dit et redit pourquoi nous jugeons insuffisantes les garanties qu'il stipule, pourquoi nous avons l'impression que la France, la plus éprouvée des nations victorieuses et la fdus exposée il. un retour offensif d'un ennemi qui, en 130 ans, l'a envahie cinq fois," m'obtient pas sa juste part de réparations ni (les sûretés qui lui eussent permis dé marcher vers l'avenir avec une confiance entière. La faute en est aux mêmes erreurs qui, dans les années antérieures A la catastrophe, nous détournèrent des-rénlités les plus immédiates et des menaces les plus formelles et nous égarèrent dans les nuées de l'rro'manitarisme....