Extrait du journal

Tout beau, nous dit-on, l'Allemagne va être uhe république et -une démocratie. Son âme changera. Le temps aidant, elle deviendra une nation pacifique ». Non 1 Il n'y a dans l'histoire aucun exemple de conversion, collective de' cette sorte' Comme il est certain et indéniable que le pangermanisme a été la doctrine des démocrates allemands avant d'être celle des princes, la paix ne s'en portera pas mieux. Et comme la Gaule ef l'Italie ont été envahies par les Germains bien avant qu'il fût question de Hohenzollern ni de WitteUbach;, et alors que ces barbares vivaient dans l'anarchie a peu près Intégrale, le départ des dynasties et le retour même a, l'anarchie ne garantissent nullement les nations civilisées contre l'invasion. Les générations qui ont fait la guerre reculeraient peut-étre devant l'horreur d'un fécond égorgement des peuples. Mais ces Allemands-13 ont des fils, et ces petits Boches, eux. n'ont jamais joué qu'aux soldats. Quel avenir construiront-ils ? Il peut suffire de dix ans pour changer la volonté, d'une race. Le rocliîr des invasions primitives reste encore suspendu sur nas têtes, prêt à rouler et il broyer. Allons, la cause est entendue Nous avons échappé, une fois de plus dans l'histoire, à la dépendance de l'Allemagne, mais nous demeurons dans in dépendance du problème allemand. Quel dommage que M. Wilson se soit obstiné traiteur le problème de la paix comme une question morale Il va de soi que si, quand nous demandons la garantie d'un avenir tranquille, on nous remet une liasse d'actions de la Société des Nations, qu'il a voulue sans gendarmes, les choses se passent exactement cumule si on nous laissait isolés. Quel malheur que le traité de Versailles n'ait pas rendu à la race celtique et franque sa frontière, son fossé millénaire, la rive gauche du Rhin 1...