Extrait du journal
Les ministres anglais et français négligeront-iie ces manceuvrea ? On dit qu'ils n'entretiendront du réarmement de l'Espagne, de la politique économique en Europe centrale et orientale, enfin de la aituatipn en Extrême-Orient. Tout cela est nécessaire mais taut-il remettre à plus tard l'examen de nos rapports directs avec l'Allemagne ? Faut-il, en particulier, laisser au hasard (ou à notre seule initiative) la solution du problème des relations de la France avec l'Italie ? Nous croyons que ce serait là une faute majeure; car c'est en Méditerranée, c'est en Tunisie, c'est c'est en Afrique que la paix nous semble particulièrement menacés aujourd'hui. M. Chamberlain et lord Halifax ont le devoir de considérer de très près la difficulté et d'étudier lee bases d'un raglement amiable dont ils pourraient être les négociateurs, puisque l'accord, anglo-italien est maintenant signé. n ne faut pas ce faire d'illusion et vouloir que les choses soient ce qu'elles ne sont pas. La Grande-Bretagne n'a jamais attaché un intérêt capital aux aüaires d'Autriche, de Tchécoslovaquie, de Hongrie, de Pologne; elle ne vendait presque rien à ces pays-là: elle ne se passionnait nullement pour leur défense morale, politique ou matérielle contre les ambitions allemandes. Au contraire, les gouvernements britanniques, quels qu'ils soient, ont tous compris à fond l'importance de la liberté absolue de navigation dans la Méditerranée et la mer Rouge. n faut qu'aucun barrage actuel ou virtuel ne soit établi sur la route des Indes, et il est indispensable que le négoce, aussi bien que le passage éventuel de certaines forces militaires, soient largement assurés entre l'Angleterre et /"Orient. Les préoccupations de Londres, dans cette partie du globe, sont exactement les mêmes que les noires (Indochine, Djibouti. Syrie. Tunisie, Algérie, Maroc). Nous avons la conviction qu'elle en a conscience et qu'elle aura hâte d'établir un règlement d'ensemble. Mais il faut pour cela que notre politique intérieure lui inspire confiance. Union, stabilité, redressement financier, telles sont les conditions fondamentales d'une action vraiment positive de l'Angleterre à nos côtés. Si la France ne présente pas ces garanties de puissance et de continuité, la Grande-Bretagne, très attiédie à notre égard et n'écoutant que son intérêt immédiat, peut fort bien s'accorder définitivement avec l'Italie, se réconcilier avec l'Allemagne par l'intermédiaire de Rome, et envisager peut-être un modus vivendi européen dont, par notre faute, nous serions finalement les victimes. L.-A. PAGES....
À propos
Fondé en 1899 à Rennes, L’Ouest-Éclair était un quotidien régional français dont l’influence prospérait sur toute la région Bretagne, jusqu’en Vendée. Il sera remplacé par Ouest-France à la Libération, en 1944.
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