Extrait du journal

Seulement j'admire beaucoup ceux qui, après avoir déclaré que cela ne suffit pas, en profitent pour ne rien voter du tout. Je les comprendrais s'ils demandaient le double. Quand, au contraire, ils ne pro posent rien, ou même qu'ils s'opposent à ce qu'on fasse quelque chose, ils me per mettront de leur assurer que les familles nombreuses aimeraient mieux encore ce quelque chose que rien du tout. Jusqu'au vote de la loi impatiemment attendue qui remplacera l'assistance aux familles nombreuses, si imparfaite et si mal appliquée, par des allocations an nuelles, en faveur de toutes les familles nombreuses et à la charge exclusive de l'Etat, nous ne disposons comme moyen d'action que de la loi du 29 juin 1918, qui encourage, par des subventions d'ail leurs trop faibles, les départements et les communes à accorder des primes à la na talité, à partir du quatrième enfant. Quelques départements en ont usé, non sans résultat, ait-on. Il eût été à souhaiter que le nombre en fût plus grand. Le Gou vernement leur a fait adresser des appels en ce sens. Il s'est heurté, dans bien des cas, non pas à l'opposition politique : celle-ci n'existe sur ce point que dans une fraction du parti socialiste, ou l'on fait ce qu'on peut pour empêcher la naissance de Petits Français. Mais, dans les autres par tis, il n'est pas rare de rencontrer d'excel lentes gens, remplis de bonnes intentions, parfois aussi mieux pourvus de rentes que de famille, et qui n'ont pas accoutumé de réfléchir à ce grave problème, ni à l'effort qu'il exige, puisque la richesse, l'avenir, la paix même de notre pays en dépendent. Ils y viendront cependant tôt ou tard....