Extrait du journal

Pour ma part, en raison des nombreux précédents que j'ai rappelés plus haut, je passerais assez volontiers condamnation sur l'incompétence de M. Dumesnil. Mais j'ai entendu dire que son entrée dans le Ministare avait été subordonnée à l'acceptation d'une condition à laquelle un autre parlementaire notoire, qui avait été pressenti pour le portefeuille de la marine aurait refusé de souscrire. Cette condition serait que les crédits de la marine devront subir la plus forte réduction possible. Je veux espérer que ce bruit n'est pas fondé. Mais c'est déjà trop qu'il ait pu courir. C'est trop, parce qu'il ne peut servir qu'à renforcer l'idée profondément erronée de nombre de Français qu'une marine de guerre est un luxe coûteux et superflu. C'est trop, parce que si de trop fortes économies sont imposées par le nouveau Parlement à la Marine, l'on pourra suspecter M. Dumesnil de les avoir consenties d'avance. Il faudrait, pourtant, en finir une bonne fois avec l'incompréhension totale de certains milieux gouvernementaux, politiques et militaires de la valeur prépondérante d'une marine de guerre dans l'édifice national. Il y a quelques jours, j'assistais à l'inauguration du monument des Morts de l'Ecole Saint-Joseph de Sarlat que présidait l'Amiral Lacaze, ancien Ministre de la Marine et ancien élève de l'Ecole. L'Amiral profita tout naturellement de sa présidence pour exposer, en quelques mots, à ses auditeurs terriens l'influence que le facteur naval a exercée sur l'issue de In grande guerre. Il rappela le rôle si beau, si actif que la marine française a joué dans le blocus des ports et des escadres de l'ennemi, dans la poursuite de la guerre sous-marine. dans le ravitaillement du pays et de son armée, dans le transport des troupes coloninles, des armées britanniques et américaines....