Extrait du journal

A ces manifestations, dues à la patiente ténacité d'une poignée d'hommes, philosophes impénitents comme lord Avebury, démocraties ardents, d'origine irlandaise, écossaise ou ouvrière, pasteurs puritains, comme le docteur Aifford, commerçants fraîchement enrichis et d'importation récente, à ces réunions, dis-je, la presse conservatrice riposte par des articles alarmistes. En 1910, c'est le Daily Mail, qui a ouvert le feu, avec une étude due à la plume autorisée de l'amiral américain Mahan. Il montre, dans une analyse saisissante que l'insularité, qui fit jadis la sécurité et -la force de l'Angleterre, constitue, aujourd'hui, dans ce siècle de la vapeur et du nombre, une cause de faiblesse et de déchéance. L'opinion publique, qui se croit garantie contre l'invasion par un mince ruban de moire grise, se refuse à accepter le service obligatoire seules, cependant, les armées nationales, à notre époque, permettent de conserver la suprématie. L'hégémonie, qui ne repose que sur quelques navires de plus, est à la merci d'une surprise, d une tempête ou d'une invention. La A'otional Review et le Spectator se sont associés à cet appel à la vigilance armée, dans deux articles, que l'Opinion a été seule à analyser et à reproduite. Puis Rudyard Kipling, le 13 juillet est entré en scène, à son tour. Il a profité du banquet offert par le Ceci] Club, à 1 amiral lord Charles Beresford, ce GaHiffet d outre-Manche, pour rappeler au peuple anglais ses intérêts et ses de:voirs....