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L’Ouest-Éclair, 27 août 1916

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L’Ouest-Éclair
27 août 1916


Extrait du journal

C'est à quoi je songeais l'un des jours de la semaine dernière en lisant attentivement les discours prononcés, à l'occasion de la réunion de nos conseils généraux, par des hommes politiques dont la diversité d'opinions correspond assez exactement à ce que nous aurions appelé naguère, la carte des partis. J'ai remporté de cette lecture une vive impression de confiance et de sécurité. Nos assemblées départementales sont unanimes elles affirment la certitude de la victoire, mais cette victoire, elles la veulent complète, absolue, telle.en un mot, qu'il ne soit plus possible à notre ennemi d'y recueillir les éléments et les points d'appui d'une revanche prochaine. Les représentants de nps cantons sont infiniment mieux placés que les sénateurs et les députés pour exprimer exactement les vœux de la nation. Ils vivent au milieu des populations qui les ont élus leur mandat ne les déracine pas du petit coin de territoire où la famille, la profession, les sympathies locales ont fixé leur existence la politique n'est pas pour eux l'exercice d'un métier ils ne s'y absorbent pas, ils ne s'y déforment pas; elle n'est pas leur principal labeur, celui qui les nourrit, et dont l'interruption les rejetterait au niveau des propreà-rien. Ils ne sont pas chaque jour sous pression, en proie à l'agitation, à la fièvre et aux intrigues des grandes assemblées. En dehors des courtes sessions où les intérêts positifs et précis de leurs commettants les réunissent, ils sont propriétaires, agriculteurs, négociants, gens d'affaires ils vont à leur travail, et ce travail les met en rapports quotidiens avec les autres travailleurs. Ils doivent donc savoir, mieux que personne, ce que pense, au jour le jour, et ce que désire le Français moyen, celui qui constitue la masse solide du pays. Si cette masse supportait mal le poids de la guerre, si elle laissait apercevoir des signes de fatigue, si les épreuves de toute sorte dont elle a souffert, deuils du cœur et difficultés matérielles de la vie, l'avaient accablée, ses représentants immédiats n'auraient pas souscrit comme ils l'ont fait aux paroles de foi et de résolution qui ont été prononcées devant eux. Et les orateurs eux-mêmes qui leur ont fait entendre ces nobles accents, n'auraient pas osé parler si net et si ferme. Mais ceux-ci savaient être, en parlant ainsi, le fidèle écho du sentiment national le plus sincère et le plus profond. Un Barthou, un Viviani, un Dubost, un Bodinier, un Combes, un Jamin, un Gustave Denis, un Ernest Vallé, et combien d'autres 1 peuvent donc être considérés comme les témoins irrécusables de l'âme française....

À propos

Fondé en 1899 à Rennes, L’Ouest-Éclair était un quotidien régional français dont l’influence prospérait sur toute la région Bretagne, jusqu’en Vendée. Il sera remplacé par Ouest-France à la Libération, en 1944.

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