Extrait du journal

Il y a un en, nous n'avions plus d'armée. Le gros des unités com. battantes était prisonnier. Le reste errait sur les routes. dans un désordre qui était sans doute le spectacle le plus tangible de notre désastre. Dix millions de Français, emportés par l'exode, campaient au hasard des bourgades et des villes, de l'Auvergne aux Pyrénées. Le gouvernement, qui venait d'être formé à Bor. deaux, devait chercher à la hâte une capitale provisoire. L'Administration, la Justice, la Police, atteintes, elles aussi, par la grande panique, étaient dans un état lamentable. Notre économie apparaissait ruinée les terres délaissées, le cheptel détruit ou dispersé, les usines désertées, les maisons de commerce pillées disaient assez l'étendue de notre malheur....