Extrait du journal

Paris, 28 décembre, M. P. Laval a prononcé ce soir, avec une dignité, une force et un accent de vérité remarquables, le meilleur discours de sa carrière. Il a eu la délicatesse de n'attaquer personne, mais précisant, sans vaine rhétorique et sur dossiers, l'attitude de la France au cours de cette année 1935 à l'égard de l'Angleterre, de l'Italie, de la S. D. N., de l'Allemagne et de la Russie. le président du Conseil nous a donné la conviction que la politique de notre pays ne pouvait pas être, dans les circonstances graves que l'Europe vient de traverser, autre que celle que le quai d'Orsay a conduite. Ce qui nous a le plus vivement impressionnés, en ce qui touche spécialement l'affaire italo-éthiopienn:, c'est la révélation qui nous a été faite des conversations entre Etats-majors français et britannique pour l'application éventuelle de l'assistance d la GrandeBretagne si elle était attaquée. Sur 50 pays, le nôtre a été le seul à pousser jusqu'à ce point la garantie de la sécurité collective. Qui, après cela, osera soutenir que nous avons été infidèles à la 1oi du pacte génevois ?...