Extrait du journal

POLITIQUE, HP Les» industriels, les commerçants, les hommes d'affaires, ne s'intéressent pas, en générale, à la politique. Ils affectent même de la mépriser. Leur excuse, sinon leur justification, c'cst que la politique, telle que la font les « politiciens a, a été détournée de son véritable objet II y a plus de 250 ans, Bossuet la définissait a l'art de rendre la vie commode et les peuples heureux m, Or, le probléme d' la « vie commode D, qu'est-ce autre chose que le problème cconomiquc ? .Bossuet n'avait pas attendu que de gros et savants livrcs de sociologie ou de véhéments ordres du jour de protestation contre les impôts et la vie chère en apportassent la démonstration pnur apercevoir et signolcr aux Français du dix-septième siècle cette étroite solidarité de la question économique et de la question politique. lliais les avertissements des grands esprits ne sont guère entendus des masses. Pour que certaines vérités soient enfin comprises de ceux-là mêmes qui auraient l'intérêt personnel le plus certain à ne les point méconnaître, il faut presque toujours qu'elles s'incarnent dans ces faits et, qui plus est, dans des faits brutaux et mortifiants. Je crois qu'à cet égard, nous sommes, en ce moment, assez bien servis. Les industriels, les commerçants, les hommes d'affaires fuyaient la politique. Le souci et l'administration de leurs intérêts particuliers ne leur laissaient pas le temps, s'il faut les en croire, de s'occuper des intérêts généraux de leur pays. A chacun son métier, pensaient-ils. Que les « politiciens » fassent de la politique comme ils l'entendront nous autres, nous sommes pris, du matin au soir et souvent une partie de la nuit, par la tâche professionnelle; comment pourrions-nous participer d'une manière quelconque a la gestion des affaires publiques ?...