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L’Univers, 2 septembre 1896

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L’Univers
2 septembre 1896


Extrait du journal

leur âme, l'intelligence, l'imagination, la mémoire, ont reçu à peine le commence ment si limité de culture que peut offrir une école primaire de village. Et pourtant c'est par ces imaginations si jeunes et si peu cultivées qu'aurait été créé ce splendide tableau avec ses aspects changeants, ses phases multiples et si variées, avec cette multitude de circonstances toutes également extraordinaires, se succédant dans un ordre merveilleux, et, par une coïncidence plus merveilleuse encore, ré pondant,— du moins quelques-unes, les plus remarquables d'entre elles — au sens de prières chantées par la foule, non sur leur demande, mais sur l'ordre du pasteur de la paroisse et sous la direction des sœurs institutrices. Et ces enfants, en qui il fau drait bien, en dépit de leur jeunesse, re connaître un certain degré d'habileté et de prévoyance, auraient osé affronter l'éclat et la solennité d'une épreuve sur la place pu blique, pour y débiter leur fabuleuse in vention, non en société d'un petit nombre de leurs compagnons d'enfance, mais en présence de quiconque voudrait entendre leurs étranges récits! Et ils auraient pu soutenir leur rôle pendant deux et trois heures sans que le moindre désaccord, la plus légère hésitation, aucun indice d'au cun genre eût trahi leur imposture! Ils auraient réussi, au contraire, grâce à l'apparentesimplicité d'une joie et d'un enthou siasme menteurs, non seulement à captiver et à retenir comme sous un charme, du rant ces longues heures et malgré les rigueurs du froid, les cinquante ou soixante témoins de tout âge et de toute condition qui se pressaient autour d'eux, mais encore à triompher de leurs doutes, de leur méfiance ou de leur incrédulité! # Ce n'est pas tout, d'ailleurs. Si l'on...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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Données de classification
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