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L’Univers, 3 septembre 1896

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L’Univers
3 septembre 1896


Extrait du journal

. Un « comité général des associations de la presse française » s'est constitué en vue de rendre hommage ou de faire honneur à .leurs majestés le tsar et la tsarine en leur offrant un souvenir de leur voyage à Paris. : Il s'agissait d'abord d'une fête magni fique et originale, quelque chose de nouveau et de saisissant. Diverses pro positions ont été faites. Aucune n'a ob tenu d'autre assentiment que celui de son auteur. On s'est rabattu sur un ca deau ; une épée, un sceau, un berceau. Puis onadécidé que le comité déciderait du « choix de l'objet ». Il est seulement convenu que ce sera « un objet d'art . Chaque journal ou revue en envoyant sa souscription (10 francs), dira sapréfé-, rence. Naturellement l' Univers a été invité, comme les dix mille autres périodiques français,à donner sa souscription et son avis. Notre avis, c'est que cet appel n'au rait pas dû être fait. L'Univers est un partisan réfléchi et déclaré de l'alliance russe. La situation politique et militaire de l'Europe veut que la Russie et la France se donnent la' main et affirment l'union de leurs armées. Il n'est pas mauvais que cette affirmation, déjà faite en diverses circonstances et sous diver ses formes, soit renouvelée avec éclat. Cependant il y faut mettre la mesure, et une des conditions de la mesure c'est la correction. Eh bien est-il correct que l'on fasse tant :dO: bruit, et particulièrement que « la presse française » intervienne en corps, pour offrir un cadeau à l'empe reur et à l'impératrice de Russie? 11 au rait fallu tout au moins s'assurer au préalable de leur assentiment.Mais non; on va de l'avant avec l'idée trop visible que leurs 'majestés impériales devront être et seront très heureuses de cette familiarité. La chose est d'autant plus singulière...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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