Extrait du journal
On nous écrit du département de la Marne : • Ce matin seulement nous avons eu con naissance du traité conclu entre M. Thiers et M. de Bismarck pour la libération, et, après lecture, je vous assure que je comprends à merveille la froideur marquée avec laquelle il a. été accueilli par la Chambre. Cartes, nous ne sommes point suspècts, nous qui se rons les premiers libérés, mais si notre situa tion est douloureuse et si nous entrevoyons avec joie la fin d'une occupation qji nous torture depuis près de deux ans, l'amour de la France l'emporté sur nos préoccupations personnelles et, & ce point de vue, nous ne pouvons que déplorer les prétendus avan tages que le traité apporte à la France. Je ne parle pas de la sincérité de la Prusse et des facilités que lui donneront les paye ments anticipés pour recommencer à son heure une guerre qui aurait pour but cette fois d'exterminer la France. Je ne parle pas da la charge écrasante qui va être imposée aux départements qui souffriront double ment, à mesure que nous serons délivrés. Toutes ces considérations et d'autres encore, je ne doute pas que vous les avez fait valoir. Mais ce que je dois vous signaler, c'est un argument auquel nous qui sommes ici sur les lieux avons songé tout d'abord. Vous n'ignorez pas que des dépenses énor mes ont été faites dans la Marne et la HauteMarne pour le baraquement des troupes prussiennes. Ces dépenses sont énormes parceque les Prussiens et leurs bêtes aiment à être logés somptueusement. Ainsi îbs» écu ries, et j'en parle de visu, ressemblent à de vrais salons. Tout cela, qui date de près, aura donc été inutile, et, eu contraire, il-faudra, dans les malheureux départements destinés à recevoir les 80,000 soldats prussiens, recommencer cette installation à nouveaux frais. C'est là, me direz-vous, une question secondaire. Sans doute, et, si les avantages du traité étaient incontestables, il faudrait passer outre. Mais, en l'état, cette question budgétaire n'est pas si minime, et les députés feront bien de s'y arrêter un moment....
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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