Extrait du journal
Nous publions plus loin le récit des feuilles radicales sur la soi-disan conspiration dont les officieux nous entretiennent depuis deux jours En rapportant ces projets, les jour naux dont nous parlons afîecten de croire que la France entière sera frappée d'horreur en apprenant les préoccupations qui ont motivé ces projets. Ces journaux se trompent 5 la France serait plus justement inquiète du triomphe que poursuivent les radi eaux, appuyés de M. Thiers, et c'est pourquoi nous ne doutons pas un seul moment que l'opinion conservatrice ne se range tout entière du côté des dé putés qui songent à défendre sérieuse ment les principes conservateurs, les idées qu'ils ont mission de soutenir et les prérogatives de l'Assemblée. On parle de conspiration, et à enten dre les écrivains qui répètent ce mot sur tous les tons depuis deux jours, il sem blerait vraiment que la République radi cale, même lorsque ses représentants sont le petit nombre, est une chose sacrée qui défie la discussion et impose sans phrases une soumission absolue, à dé faut du respect dont, à bon droit, elle n'a pas souci. La situation est tout autre. La conspiration, en effet, n'est point un mythe, et elle existe, mais ce n'est pas du côté où on la cherche pour la dénoncer au pays indigné. La conspi ration formelle, évidente, avouée, c'est celle dont parlait le Siècle, il y a quel ques jours, lorsqu'il disait qu'une fois le traité voté, on contraindrait l'As semblée à se dissoudre, parce que sa mission serait finie. Et au nom de quel droit, s'il vous plaît, cette sommation serait-elle faite à l'Assemblée? Et par qui pourrait-elle légalement lui être adressée? L'Assemblée, M. Thiers luimême l'a reconnu, est souveraine. Bien plus, "c'est encore M. Thiers qui a reconnu qu'elle était Constituante, et s'il a fait, sous ce rap~port, l'éloge de sa réserve, il n'en a pas moins affirmé le droit qu'elle avait d'en sortir. Or, aujourd'hui que prétendent les radicaux, et avec eux que prétend M. Thiers? Les radicaux, étant minorité, se donnent le ton de faire partout la loi comme s'ils étaient le nombre, et M. Thiers, délégué de l'Assemblée entend, lui aussi, la régenter ad nutum au seul froncement de ses sourcils olym piens, lorsqu'il est contredit et que, pour se venger, il offre sa démission. La majorité, qui est patiente, et qui par instant a même été faible, s'est, laissé trop souvent endoctriner à ce jeu. Mais enfin, elle comprend que l'or dre général est intéressé à ce que ces sent ces fatales concessions. Qui pour rait lui faire un grief de vouloir enfin remettre les choses à leur place, et qui ne lui serait au contraire reconde son attitude nouvelle d'un grand devoir rempli, service immense rendu au...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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