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L’Univers, 5 novembre 1877

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L’Univers
5 novembre 1877


Extrait du journal

Les députés républicains, leurs con frères malheureux et leurs journaux font beaucoup de bruit de ce qu'ils ap pellent la pression administrative. A les en croire, les préfets auraient fait régner partout une sorte de terreur qui n'aurait plus laissé aux électeurs la liberté morale du vote. Nous ne con naissons rien de^ plus comique et à la fois de plus triste que les affirmations de messieurs ces républicains. Si on pouvait ne considérer que le côté plai sant de la chose, il serait réjouissant de voir une charge si bien réussie, et le gouvernement accusé d'une chose où son innocence est trop douloureuse ment prouvée par son impuissance. Mais ce qu'il y a de triste, c'est qu'à force de l'affirmer, les journaux répu blicains finissent parfaire croire à cette prétendue pression officielle. Nous a->si>tousà ce spectaelenavrant d'un mensonge qui réussit, qui prend corps, qui envahit l'opinion et qui va s'i reposer à la crédulité populaire com me un fait indiscutable Machiavel disait qu'un mensonge bien soutenu vaut une vérité. Evidem ment les républicains montrent qu'ils sont de l'école de Machiavel, et aussi de Voltaire, qui disait : Mentez! mentez! il en restera toujours quelque chose. Hélas ! on a pu se convaincre que des mensonges de nos adversaires il en res tait beaucoup. "La plupart des républi cains, depuis cinq ou six ans, doivent leur élection à la crainte très sérieuse que les populations éprouvent de voir la dîme et le droit du seigneur rétablis par Henri V ou par ses partisans, ou même par les conservateurs de toute nuance. C'est ainsi, pour ne citer qu'un trait entre des milliers, que l'on nous assure de bonne source que, pour dis créditer la candidature de M. Peyr'usse, l'honorable député bonapartiste du Gers, les courtiers électoraux de son adversaire allaient de village en village disant partout que M. Peyrusse voulait rétablir le droit du Seigneur !...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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