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L’Univers, 7 avril 1876

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L’Univers
7 avril 1876


Extrait du journal

" Peu s'en faut que le Siècle ne nous traite d'escroc pour la manière dont nous ayons présenté son opinion au sajet de l'enquête sur l'élection de M. de Mun. On dirait que nous avons commis à son égard un vol de pensée qui nous rend justiciable de tous les tribunaux du bon sens. Le Siècle nous accuse ou de ne l'avoir pas compris ou. d'avoir falsifié sa pensée. Nous avions vu une adhésion dans le résumé qu'il faisait de notre article sur les droits de la commission d'enquête et ceux des témoins; c'était tout le con traire. Et voici comment : Le Siècle était tellement en opposition avec notre ma nière de voir qu'il a cru inutile de répondre, et l'analyse de nos extrava gances lui a paru une réponse suffi sante pour son public. Ce procédé de polémique n'étant pas généralement en usage dans la presse, nous avons pu nous y tromper. Qui ne dit mot consent, dit le proverbe que nous avons appliqué au Siècle. On voyait bien sans doute que le journal de M. Jules Simon ^vait l'intention d'être ironique en nous résumant, mais en fin il ne répondait pas, d'où l'on pou vait conclure qu'il approuvait. Reconnaissons notre erreur, puisque le Siècle nous somme de nous rétrac ter, et citons-le pour ne pas nous tromper de nouveau : « La feuille re.ligieuse, dit-il, conteste à une com mission parlementaire le droit d'appe ler des témoins : nous affirmons ce droit. Elle conseille aux témoins cités de ne pas comparaître devant la com mission d'enquête; nous prétendons au contraire pue leur devoir est eje se rendre à l'invitation de la commission.» Fort bien, mais l&Siècle, qui trouve inu tile de répondre, trouverait-il; égale ment oiseux de^ prouver? Dans son premier .article, nous cherchions une réplique; dans celui-ci, nous cherchons un argument. N'en demandons pas tant. Le Siècle veut avoir raison sans preuve. Au moins pourrait-il nous dire dans quelle loi, dans quel article est inscrit l'axiome qu'il nous oppose superbement. Nous lui avouons ne pas avoir, grande confiance en ses apophthegmes légaux. En admettant que la Chambre des députés ait eu le droit d'instituer une commission d'enquête dans les conditions un peu exorbitan tes et pour l'objet extra parlementaire de son mandat, nous ne sachions pas que le pouvoir excessif-confié à cette commission aille jusqu'à lui permettre de se placer au-dessus des lois ou de suppléer à leur silence. La loi se tait sur le prétendu droit des commissions parlementaires, si hautement proclamé par le Siècle, de faire comparaître devant elles et de forcer à répondre les citoyens appelés à déposer. Où le Siècle le prend-il ? En fait-il une conséquence du mandat de la commission, une obligation décou lant de la mission qu'elle a reçue de la Chambre ? Ce système de législation n'est pas encore reçu dans notre pays; on n'y connaît pas de loi par eonsé...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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