Extrait du journal

Mézin, en tournée pastorale, 20 avril 1880. Monseigneur, J'ai lu avec admiration la lettre que Votre Eminence vient d'adresser à M. le président de la République, concernant les décrets du 29 mars, et je m'empresse d'y adhérer sans réserve. Comme vous, monseigneur, je vois dans ces décrets une véritable mutilation du corps de VEglise et un irréparable malheur pour nos diocèses. C'est pourquoi je m'associe à l'expres sion de votre douleur ; je partage les cruel les alarmes de votre foi et de votre patrio tisme ; j'en appelle à l'équité et au bon sens de ceux qui ont en leurs mains nos destinées; enfin, je n'hésite pas, sur les traces de Votre Eminence, à me déclarer solidaire des congrégations atteintes. Les frapper, en effet, c'est frapper du même coup le catho licisme, dont elles font partie intégrante ; c'est attaquer le chef suprême de l'Eglise qui les a approuvées ; c'est faire injure à l'épiscopat, qui les admire, les protège et les emploie, sous sa propre responsabilité, comme des auxiliaires à peu près indispensables » En élevant ainsi la voix, monseigneur, ne suis que l'écho de l'opinion publique, qui s'est émue dans mon diocèse, comme dans tous les autres, et de la suprême in quiétude des cœurs chrétiens, qui, sans acception de parti, ont été unanimes à ré prouver ces décrets. Je vous prie d'agréer, monseigneur, l'hommage de la profonde et filiale vénéra tion avec laquelle j'ai l'honneur d'être De Votre Eminence Le très humble et très obéissant serviteur, f Jean-Emile, Evèque d'Agen....