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L’Univers, 24 septembre 1867

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L’Univers
24 septembre 1867


Extrait du journal

Londres, 21 septembre. Le nouveau bill de réforme n'a pas encore fonctionné, et déjà il fait mur murer ceux qui dernièrement s'en montraient le plus satisfaits., En effet, il a provoqué un résultat que personne n'avait prévu. En Angleterre où le morcellement des propriétés n'existe pas comme en France, et où le pays tout entier appartient à quelques milliers de grands propriétaires, la gestion de ces domaines est confiée à une certaine ca tégorie d'agents qui ont pour mission de percevoir les loyers et de payer les impôts. Les taxes que l'on paye généra lement avec le plus de répugnance sont celles imposées par les paroisses, qui devraient en retour faire toute la beso gne confiée en France à nos conseils municipaux, mais qui s'acquittent géné ralement fort mal de leur devoir. Dans le but de s'éviter des procès dont le nombre est quelquefois considérable, les paroisses s'arrangeaient avec ces agents qui, moyennant une remise d'environ 34 ou 35 pour 100, se char geaient de leur payer les impôts dont étaient affectées lés maisons qu'ils avaient charge de louer. Il est bien en tendu que le propriétaire ne bénéficiait nullement de cette remise, qui était en tièrement à la charge du locataire. Les agents avaient alors avantage à le faire, attendu que le cumul des taxes qu'ils payaient ainsi pour le compte des autres et qui figuraient à leur nom leur assurait une fort jolie position pour le moment des élections. Cet avantage n'existe plus depuis la nouvelle loi, puis que l'oecupant d'une maison est de droit électeur, qu'il paye ou ne paye pas ses impositions lui-même. Les agents ont donc renoncé â la sujétion de remettre aux paroisses le montant des taxes, et les locataires sont prévenus qu'ils auront à payer eux-mêmes. Seulement, voici le côté, le plus plaisant de l'affairç. Les paroisses, qui, assurées d'être bien payées par les agents consentaient volontiers à leur faire cette remise de plus d'un tiers, refusent d'accorder cette concession à des locataires qui peuvent déménager d'un moment à l'autre. De son côté, l'agent ne veut pas perdre un bénéfice auquel il est habitué, et, broyé entre ces deux puissances, le malheu...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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Données de classification
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