Extrait du journal

Me serai-je mal expliqué ? Les observations de certaines de mes interlocutrices tendraient à le faire penser. L’une d’elles m’écrit : « Vous voulez refuser aux femmes mariées le droit au travail afin qu’elles puissent élever leurs enfants et soigner leur mari tout à leur aise. Ce programme est très beau pour les ménages très unis et dont l'homme est bon époux. Mais les femmes dont le mari est soit ivrogne, soit joueur, ou qui, pour toute autre cause, ne donne pour le ménage qu'une partie insuffisante de sa paye, resteront sans arme devant vos lois. Et, sans parler des situations extrêmes où la femme n'a pas assez pour nourrir elle et ses enfants, il faudra donc que tous les huit jours la femme s'abaisse à demander à son mari de l’argent quand celui-ci n’est pas disposé à lui en donner. J'en connais qui préfèrent travailler. Pourquoi la femme doit-elle donc toujours dépendre de l’homme ? Cuisine, enfant, patrie, le retour au foyer ! Non, M. le maire, laissez la femme libre de travailler si elle le peut... Et plus loin : les communistes ont organisé l'éducation et la vie des enfants qui n’ont pas ainsi à souffrir du travail de la mère et ils la libèrent de cette façon des anciennes chaînes de l'hymen. »...