Extrait du journal

qu’allait entreprendre cette étrange lionne pari sienne. . . Le soir de ce jour, après le spectacle, Georgina revint chez Claudia Ou elle soupa. — Tu as été bien gentille, cette soirée, ma belle amie. — Oui, mais j’avais envie de rire à cause de sir London, assis au premier rang des stalles. Lors qu’il m’a fallu chanter le couplet final, il m’a re gardée triomphant, Enfin il avait raison contre moi et c’était bien à lui, public, que je m’adressais. Croirais-tu qu’il ne m’a pas applaudie !... — Dam ! il en avait acheté le droit. — Mais tu ne sais pas tout. En sortant de ma loge avec lord Edgardet Raoul ; à propos, Edgard est fou de toi ; je me suis trouvée derrière sir London et ses deux divinités. — Nous allons souper, disait-il.—Ah! oui,a répondu l une d’elle, à la Maison-Dorée?... a-t-il répliqué, dans un endroit plein de fous et de folles, où l'on fait du bruit, où les garçons sont disputés, pas du tbut 1... Je vais vous mener dans un instaurant qui ferme à dix heures. — Mais ils seront couchés ! ont-elles dit. — Je le sais pardieu bien, mais je les ferai lever ; on allumera le gaz ; on mettra les fourneaux en train ; on fera refriser les garçons ; devant nous ils se laveront les mains, et pour quatre ou cinq pièces d’or, ces pauvres diables veilleront jusqu’à cinq heures du matin et bous reconduiront à cette heure-là avec les béné dictions dues a il consommateur. — Mais il est atroce, cet homme-là 1... — Dam ; c’est le public qui raisonne sa force et son despotisme, pas autre chose. Quant à moi, il m’amuse beaucoup. — Mais enfin, il a peu de cœur. — Il a beaucoup d’or et de bon sens. Ce sont deux fortunes. — Y vises tu ? — Vers l’or. oui. Et c’est plus facile que tu ne penses. Lorsque l’on remarque le luxe que certains hommes répandent aux pieds de femmes médio cres de beauté et d’esprit, on se dit qu’avec quel que intelligence, un semblantde comme il faut, une éducation nécessaire et qui manque même souvent...