Extrait du journal

La réserve et l’armée territoriale consti tuent une armée sur laquelle, bien qu'en dise M. le député Poulain lequel parait s’entendre aux choses militaires, comme un aveugle en couleurs, nous devons compter au moins au tant que sur l’armée active. Notre dispropor tion numérique avec les forces de la Triplice nous forcera zi engager dès les débuts de la guerre tout ce que nous pourrons mettre en ligne. Or, réservistes et territoriaux sont des hommes faits, supportant mieux la fatigue, mieux trempés au moral et au physique que leurs cadets de l’armée active. Mais ils ne conserveront que la valeur professionnelle qu’on leur aura donnée au régiment, et qu’on leur réinfusera pendant les trois périodes que la loi leur a imposées en les échelonnant. Laissons de côté le service de deux ans qui est inapplicable tant que les pouvoirs publics ne se seront pas préoccupés de faire donner l’instruction du tir et de topographie élémen taire à tous les enfants sans exception, et tenons-nous-en aux périodes. L’article 2 de la loi du 15 juillet 1880 dit $ l’obligation du service militaire est égale pour tous (ce qui est un mensonge). Elle a une du rée de 25 années. L’article 19 complète comme il suit, les obligations militaires : « les hom mes de la réserve de l'armée active sont assujettis pendant leur temps de service dans la dite réserve, à prendre part à deux ma nœuvres, chacune d’une durée de 4 semaines. Les hommes de l’armée territoriale sont assu jettis à une période d’exercices dont la durée sera de 2 semaines. Ce même article prévoit 6 0/0 de dispenses pour les soutiens indispen sables de famille. 11 est aussi accordé des sur sis ou des devancements d’appel. Dans ces conditions, est-il excessif d’exiger 69 jours d’instruction en 22 ans, et peut on supprimer les périodes? Non. Si désireux que soient nos députés de courtiser leurs électeurs, ils ne le feront pas parce que c’est impossible, mais ce qu’ils ne feront pas davantage et ce qui serait cependant leur devoir, c’est de vo ter dans une plus large mesure, de» fonds pour venir en aide aux familles nécessiteuses des réservistes convoqués. En ce qui concerne la réduction des pério des, les arguments de ceux qui la désirent, se retournent contre eux. M. le député Pou lain qui a dû faire ses treize jours, embusqué derrière quelque pot de tisane, ou les régis? très matricules d’un bureau de recrutement, nous apprend que les territoriaux font du maniement d'armes pendant 3 ou 4 heures les deux ou trois premiers jours ; puis, on les laisse absolument tranquilles ou on les em ploie aux corvées de quartier. En voilà un quartier qui doit être bien balayé!! quel dommage qu'on ne puisse en faire autant de tous les députés qui s’acharnent à saper ce qu'ils ont créé !! Nous en appelons à ceux de nos lecteurs qui ont fait des périodes ; les fatigues qu'ils ont supportées, les nombreux exercices ou ser vices auxquels ils ont été astreints à peine entrés à la caserne, ne sont-ils pas une preu ve de la nécessité inéluctable de maintenir aux périodes, leur durée actuelle déjà telle ment restreinte que malgré cette surcharge d’exercices, on ne peut parvenir à parcourir tout le programme qui s’imposerait pour que la période portât tous ses fruits ? Nous espérons que la majorité do la Cham bre se rangera à cet avis et qu’elle jettera au panier tontes les réclames que veulent se faire certains députés au détriment de la sécurité du pays. Miles....