Extrait du journal

On dit souvent, en France, qu’après tout le Roi d’Angleterre a encore moins de pouvoirs que notre Président de la République. Quelle erreur fondée sur des appa rences ! Otez le Président de la République en France, il n’y aura presque rien de changé. Supprimez la Monarchie anglaise, l'Empire s’écroule. Aussi bien convient-il de se réjouir pour 1 avenir de la Grande-Bretagne, de la popularité des souverains anglais. Il y a là, pour nous, une leçon ! Tout un peuple, sans différences de classes, d’opinions ou de religions, se serre, avec enthousiasme autour de son roi. Ne faisons pas les Anglais meilleurs que nous ne sommes. Comme nous, ils sont divisés. Mais ils ont ce que nous n’avons pas : un être vivant à aimer, dans ; lequel ils saluent affectueusement l’image charnelle de la puissance bri tannique. Quelle force, pour une nation, que de pouvoir, de temps à j :tre dans son existence, communier dans les mêmes sentiments d’admiration et de respect. Chez nous, on a voulu ôter au peu ple tout enthousiasme, tout idéal. Le résultat n’est pas beau. A l’heure où l’Angleterre tout en tière fête, avec une telle dignité, ses souverains, on doit souhaiter que la France retrouve, elle aussi, un jour, cette unité morale qui, seule, empêche les nations de se corrompre et de se dissoudre....