Extrait du journal

(De notre rédaction parisienne) Paris, 14 mai, Vingt-cinq ans de règne !... A l'heure présente, dans un monde bouleversé, ils sont rares les souve rains qui pensent fêter leur noce d'argent avec leur peuple. Les trô nes ont. été balayés comme fils de la Vierge au vent du soir, et les dé mocraties ont pris leur place. Mais les rois qui sont restés sont des démocrates nés et parmi eux, il en est un qui, à son titre tout court on ajoute un plus beau, plus humain,. qui lui fut donné par ses fidèles su jets : « Le Moi le plus Démocratique du Monde ». C'est celui de Danemark, Sa Ma jesté Christian X. On va célébrer en ce jour le 25<= anniversaire de son règne. Tout le petit pays nordique aux destinés de qui il préside s’en réjouit. Car il n’y eut jamais sur la calotte terreste un souverain plus près de son peuple, plus au courant de ses besoins, sachant mieux se pencher sur ses misères. Il eut une en fa lice studieuse, son père, Frédéric VIII, exigeant de son fils une vaste culture. A l'université, se mêlant à ses camarades, il mena exactement leur vie d'études et de jeux. Il obtint tous ses diplômes bril lamment. Déjà, à cette époque, per çait sous l’enveloppe juvénile du prince, cet attachement future aux humbles, aux laborieux, à ceux pour qui la vie n'est pas toujours facile. Le barreau l'attirait. La cause de la veuve et de l’orphelin n’aurait jamais été plus ardemment défendue que par lui, mais les princes ne plai dent pas. L’armée était pour le futur roi l'entraînement normal. Il passa par tous les grades et ne parvint aux liants échelons qu'assez tard. En effet, il ne conquit les étoiles de général qu’à l’âge de 38 ans, ce qui est un avancement peu rapide pour un prince héritier. Enfin, à quarante deux ans. en 1912, Christian X monte sur le trône...