Extrait du journal
CHRONIQUE LOCALE ( LOIRE ET DÉPARTEMENTS VOISINS.) La chambre de commerce de Saint-Etienne nous prie de porter à la connaissance du public l’avis suivant : Par suite d’une opération urgente pour l’achèvement des travaux accomplis au bâtiment de la Bourse, la Condition des soies sera fermée le lundi 19 décembre courant. Les bu reaux seront ouverts et les opérations seront reprises le mardi 20 décembre, à onze heures du matin. L’hiver est venu, et avec lui arrive le cortège habituel de ses plaisirs. En attendant les bals, nous voici déjà aux con certs La Chorale Forézienne a repris hier le cours des soi rées qu’elle a eu, il y a deux ans, l'heureuse pensée d’inau gurer. Ces soirées sont en grande faveur à Saint-Etienne. Elles ont le mérite de n’être ni trop longues ni trop courtes; on y entend une agréable musique; elles servent de centre de réunion à l’élite de notre société et l’on y reçoit de messieurs de la Chorale l’accueil le plus aimable et le plus empressé. C’est plus qu’il n’en faut assurément pour légitimer leur vo gue et prédire la continuation de leur succès. Le concert donné hier soir a été, de tous points, digne de ses aînés. La décoration de la salle, ornée de guirlandes, de fleurs, de lumières, offrait un gracieux coup d’oeil. Les invi tés étaient nombreux, surtout les dames, dont les brillantes toilettes donnaient à la fête un charme et un éclat de plus. La musique qu’on a entendue était excellente. Deux chœurs, chantés par la Chorale, avec cet ensemble, ce brio, celle entente des nuances et des demi-teintes qu’on lui con naît, ont obtenu d’unanimes suffrages. M. de France, toujours semblable à lui-même, a tiré de son Stradivarius les sons les plus purs, les mélodies les plus suaves : M. de France doit avoir un rossignol caché quelque part dans laçage de son violon. Plusieurs membres de la Chorale, ténois, basses, ba rytons, ont fait apprécier, dans de nombreux morceaux, un véritable talent d'artiste se cachant sous les modestes appa rences de l’amateur. Entre les deux parties du concert, une quête a été faite au profit des pauvres. Inutile de dire qu’elle a produit les meileurs résultats. Ainsi, pour que rien ne manquât à cette soi rée, aux brillants rayons de l’art est venu s’ajouter le pieux rayon de la charité....
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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