Extrait du journal
est ouvert un grand trou, qui fut ce placard, c’est tout ce qui reste de sa maison. Le mal heureux se demande comment ilXy est trou vé, comment il a pu s’y tenir en équilibre, comment il n’a pas été projeté dans la rue. Vous pensez s’il se réjouit d’une telle chance ; sa maison n’est plus qu'une ruine, mais, pensant se tuer, il vit et il vit sans avoir reçu la moindre blessure ! Il se lient pour un veinard, car tout est relatif et, par comparaison avec certaines infortunes, son malheur peut sembler un bonheur. Ce pauvre homme me dit, tandis que les habitants, hommes et femmes, réunis autour de lui, approuvent ses paroles : « Nous ne comprenons pas ce qui se passe. On a l’air de nous avoir oubliés. Nous u’avous rien, rien ». « — Pas même du pain T demandai-je ». « — Non, pas môme du pain, me répond-il, mais cela, pour le moment, nous est égal, car nos boulangeries ont été sauvées. Mais on devait nous envoyer des tentes, nous les attendons toujours. « Nous sommes cent-dix — tous les habi tants du bourg — qui ne savons où nous loger. Nous ne pouvons songer à demeurer dans nos maisons qui, d’un moment à l’au tre. s’effondreront. Les uns couchent dans un hangar, mais ils y sont tellement serrés que, si la moindre panique venait à se pro duire, ils s’écraseraient en voulant sc sau ver. Les autres passent la nuit sous des bâ ches qu’ils ont dressées en pleins champs. Mais on ne peut habiter indéfiniment une bâche ou un hangar. Que deviendrons-nous si on ne construit pas des baraquements pour nous loger, comme on nous a promis de le faire, d’autant que le temps est à la pluie et que le mistral souffle avec violence? Pourquoi ne nous a-t-on pas envoyé de sol dais du génie, comme on l’a fait à Lambesc, à Saint-Cnnnat, à Rognes, pour étayer les maisons qui peuvent encore être conservées, ponr démolir celles qui menacent ruine ? Ce n’est pas nous qui pouvons le faire, nous qui n’avons ici ni charpentiers, ni maçons, ni, d’ailleurs, aucun ouvrier, et qui ne som mes pas outillés pour de telles opérations. Pourquoi nous a-t-on oubliés ? Pourquoi nous abandonne-t-on ainsi? » Stépuan....
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
En savoir plus Données de classification - flaissières
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