Extrait du journal
Il paraît qu*un député socialiste, et non des moindres, aurait dit récem ment : La classe ouvrière vient de faire la preuve de son inexpérience et de son manque de sens politique. Elle a signé sa propre déchéance. Ces propos n’ont peut-être pas été tenus, mais ils correspondent certaine ment à un état d’esprit qui se propage, dans les milieux socialistes, voire même communistes. Devant l’échec de l’expérience en cours, on commence à rechercher un bouc émissaire. Alors on insinue : ce ne sont pas les partis politiques, ni leurs chefs ; ce n'est ni le socialisme, ni le commu nisme, ni la C.G.T., qui se sont trom pés ; c’est la classe ouvrière qui, par ses impatiences et ses exigences insen sées, compromet Y œuvre grandiose du Front populaire. On voit la manœuvre qui se dessine. Les politiciens marxistes s'efforcent déjà de rejeter sur les ouvriers, la res ponsabilité de la catastrophe. Haro sur le baudet. C est la fable des « Animaux malades de la peste. » La classe ouvrière a bon dos. Car, enfin, si elle manque d’éducation poli tique, à qui la faute ? » Quels sont les hommes qui, depuis vingt ans, se sont chargés d’instruire les travailleurs, sinon ceux-là même qui, aujourd’hui, tiennent le pouvoir directement ou indirectement ? De quoi se plaignent-ils, si leurs élèves sont mal élevés ? Cette inexpérience est le fruit de leur « enseignement » après tout les ouvriers ne font que mettre en prati que leurs théories et leurs idées. Messieurs du Front populaire, vous vous étonnez que les travailleurs récla ment tout de suite des réformes que vous estimez impossibles ? Mais, ces réformes, c’est vous qui les leur avez promises. C’est vous qui avez dit et répété aux ouvriers qu’il suffisait de puiser dans les coffres-forts des « riches », pour financer toutes sortes de projets sociaux. C’est vous qui, pendant des mois, avez proclamé que le Front populaire ne baisserait jamais pavillon devant les puissances d’argent. C’est vous qui avez naguère affirmé...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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