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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 24 octobre 1907

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
24 octobre 1907


Extrait du journal

En 1825, une ambassade fut envoyée au Maroc par le roi Charles X. Un aïeul du vicomte de Ponlbriand, le très distingué sénateur de la Loire-Inférieure, en faisait partie. M. de Ponlbriand vient de publier dans la « Revue catholique et royaliste » la relation du voyage de cette ambassade ; elle est fort intéressante, car elle touche à tout ce qui concerne l’administration — si l’on peut employer ce mot — du Maroc, la cour du Sultan, ses démêlés constants avec les tribus, la police du pays, ses armées, ses finances, son agriculture, son commerce, ses rapports avec les autres puissances, avec les étrangers établis dans l’empire. Les choses n’ont, pour ainsi dire, subi aucune modification depuis cette époque ; en quatre-vingt-deux ans on ne signale pas de changement dans la manière de voir, d’agir, de trafiquer, de traiter, de nos Maro cains ; tels nous les voyons aujourd’hui tels ils nous apparaissent dans la relation pu bliée par M. de Pontbriand. Il y a aussi peu à faire fond sur leurs promesses (^'autre fois, peut-être moins encore, parce. que si rien n'est changé dans l’organisme du pays, cependant on peut constater que s’appau vrissant de plus en plus, livré de plus en plus à l’anarchie, le pouvoir souverain est, de plus en plus aussi, impuissant à prendre des engagements sérieux, envers les puis sances européennes, et tout à fait dans l’im puissance de tenir ses engagements, s’il en prend. La relation de M. de Pontbriand nous montre le Sultan de cette époque (1825) dans une situation à peu près semblable à celle d’Abd-el-Aziz actuellement. Alors lorsÎue l’ambassade française se dirigeait sur ez, le sultan était presque bloqué dans sa capitale, gardé par quelques tribus fidèles contre les attaques incessantes d’autres tri bus que l’on ne pouvait atteindre, car dès qu’elles avaient pillé, elles s’enfuyaient dans les montagnes inaccessibles où elles bravaient toutes les poursuites. Aujourd’hui Abd-el-Aziz a dû quitter sa capitale pour aller à Rabat ; il lui a fallu traverser, non sans courir des risques, des territoires occupés par des tribus adverses ; il a même été obligé de faire un détour pour éviter certaines de ces tribus. Le sultan de 1825 subissait pourtant l’in fluence de ce grand nom de France, alors dans tout son éclat ; il accéda à toutes les demandes et promit sa protection aux Euro péens. Comme aujourd’hui les Marocains n’attendaient qu’une occasion pour se jeter sur les étrangers et surtout sur les juifs. Les juifs étaient déjà en exécration au Maroc : usuriers sans ménagements, ils ruinaient les propriétaires marocains qui, de temps à au tre, arrivaient en foule dans quelque ville, pillaient à leur tour et massacraient les juifs et les Européens qu’ils confondaient avec eux. C’est ce qui se passe aujourd’hui et l’on peut ajouter que l’exaspération des Maro cains ne fait que grandir depuis qu’ils sa vent que c’est pour l’entretien des banques juives, pour la protection des juifs, que la France leur fait la guerre....

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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