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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 25 octobre 1907

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
25 octobre 1907


Extrait du journal

maître sourcille ; si les écoliers rencon trent un prêtre, c’est bien pis ; alors ce sont des injures grossières à son adresse et à l’adresse des jeunes gens qui le suivent ; ce sont des cris répétés de : « A bas la calotte, mort aux curés » qui re tentissent, pendant que le maître sourit d’un air approbateur. J’ai dû intervenir une fois, dans une rue où se passait une scène de ce genre. Je suis allé vers le maître — est-ce vrai ment ce titre respecté qu’il fallait lui donner — et je l’ai menacé de ma canne s’il ne faisait pas taire les drôles de son école. Comme il avait l’air de protester, je lui ai dit que, s’il ne partait pas aus sitôt, j’allais appeler des agents de po lice car, enfin, les lois défendent encore l’injure publique. Il murmura je ne sais quoi, rassem bla son troupeau de jeunes chacals et disparut avec lui. Comment des enfants excités sans cesse contre les prêtres, ne seraient-ils pas plus tard des assassins ; mettez des revolvers entre ces mains enfantines et vous verrez bien vite « les feux s’allu mer », suivant l’expression d’un des coquins dont se composait la bande Hallard. « Allumez les feux », a-t-on crié dans la bande, et les revolvers sont partis, l’abbé Firmery a été blessé, Debroisse a été tué. Il y aurait eu bien d’autres vic times si les tireurs avaient été plus exercés. Du reste si, dans certaines écoles — je ne parle pas de toutes, bien que dans toutes le programme scolaire soit athée et maçonnique — si dans certaines écoles les instituteurs laïques font l’édu cation anticléricale de leurs élèves, il faut avouer qu’ils les préparent mal aux justifications de leurs actes futurs. Quelle piteuse tenue avaient ces drôles devant le tribunal ; comme ils se rejettaient l'un à l’autre la responsabilité de leur crime ; quelles négations ridicules, quels aveux arrachés par l’évidence seulement, et comme, après avoir crâné un instant, ces polissons s’effondraient dans la terreur. On peut préjuger de ce qu’ils feront dans sept ans ou cinq ans, alors qu’ils se seront endurcis dans le mal et que la haine aura grandi dans leurs cœurs. Dans la prison ils n’entendront pas la voix paternelle de l’aumônier; le repen tir comme le remords leur sera inconnu l’espoir de ln vengeance, le désir du meurtre, voilà seulement ce qui les sou tiendra. Quel avenir cette génération d’avortons méchants nous réserve. Ces disciples de gouvernement athée, ces pupilles de l’armée du crime sont innombrables dans les rues de Paris et des grandes cités. Ce sont les électeurs des temps prochains ; nous voyons déjà ce que la génération actuelle nourrie des théories antireligieuses a su faire. Que sera-ce plus tard ? On peut le pré voir ! C’est alors qu’on « allumera les feux ! » Debby,...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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