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Mercure de France, 1 juin 1906

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Mercure de France
1 juin 1906


Extrait du journal

L’ancienne poésie provençale (i) se fait remarquer dès ses débuts par une profonde originalité. Ni par le fond ni par la forme, elle ne ressemble à rien de ce qui l’a précédée. La forme est parfaite et elle n’a pas de modèles dans la poésie classique des Grecs ou des Latins. Les idées poétiques et les sentiments qu’expriment les premiers troubadours ne dénon cent aucune imitation : d’un bout à l’autre de son existence, cette poésie vivra par elle-même et non d’emprunts. Cette ori ginalité se manifeste surtout dans la conception que les trou badours se sont faite de l’amour. Les premiers dans la poé sie moderne ils ont su exprimer avec un incomparable éclat les sentiments que cette passion inspire; ils ont fait admettre leur conception à la société aristocratique de leur temps; ils l’ont imposée à leurs imitateurs : poètes français, italiens, portugais, et même allemands. Il est important de recons truire une théorie dont on retrouve les éléments au berceau des principaies poésies modernes et d’en marquer en même temps l’évolution : car, bien que l’ancienne poésie provençale ait eu une brève existence (2), elle n’a pas échappé à la loi qui...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • romania