Extrait du journal

Enfin partout — au dehors — la liesse est plénière. Le sucre d’orge à l’absinthe anime le tableau par des petits véhicules sur lesquels l’ont transporté les négociants du Piréc ; Lacédémone a envoyé des pommes par charretée, et Chypre des oranges et ses plus belles tilles, apetissant de couleur et de parfums. La place et le parvis sont couverts de leurs flots; des cornets de papier colorié et gras entourent la chandelle huileuse, la préservant des vents de la Tauride et concourant a une illumination rappelant les fêtes du Lido. — Spectacle délicieux, pittoresque; charmant, bagatelles de la porte, il est vrai, mais bagatelles séduisantes, et qui bien souvent m’avez consolé, ranimé, rafraîchi, comme l’oasis au désert, hélas! vous êtes rarement visités par les caravanes ; le pèlerin pieux va rarement prier au seuil de la Mecque odéontienne; il < si septique et ne croit plus au prophète depuis les continuelles plaisanteries de l’Omar qui est venu le desservir. — Mais qui traverse vos flots en jetant un regard désespéré, profond à la pomme brillante, à l’orange dorée? Quelle ombre vient de me frôler en passant et de chanceler? Quels sont ces spectres blêmis, décharnés, cberch.iDt sur leur lèvre un triste sourire? Dieu saint! leurs traits ne ne vous rappellent-ils pas les jeunes initiés que nous avons vus l’an dernier admis dans le temple réengagés pour le service des sacrifices? Leur front alors rayonnait d’espoir; qui lésa donc frappés depuis lord? de quels dieux ofh ansés portent-ils le I courroux? — « Ne le savez-vous pas? me dit un I athénien, interrompant ma demandée! ma plainte. I Ceux que vous voyez ont faim ; ils viennent de ira*...